Simon Berger lauréat 2022 du Prix du Deuxième Roman
Samedi 29 janvier 2022 à Laval, le jury final du Prix Littéraire du 2e roman a délibéré dans les locaux de Lecture en Tête, et a décerné cette onzième édition à Simon Berger pour Jacob (Gallimard, 2021).
"Jacob, c’est un garçon voyageur, un jeune vannier, un Bohémien ; un Yéniche. Mais la famille de Jacob ne voyage plus ; ses parents préfèrent rester en Auvergne, dans la roulotte, avec les enfants et les paniers qu’ils vendent. Un jour, Jacob se fait photographier. Jacob est beau et la photo garde la mémoire de cette grâce qui lui fut accordée. De cette grâce injuste qui devrait lui offrir une vie préservée de la violence de sa tribu. D’ailleurs un homme cultivé entreprend de l’en arracher, et de le polir, comme un diamant trop brut. Jacob, c’est un jeune garçon qui fut beau et qu’un bourgeois voulut tirer de sa gangue. Jacob, c’est toi."
La remise du Prix Littéraire du 2e roman 2022 se déroule le samedi 7 mai à Laval dans le cadre du Festival du Premier Roman et des Littératures Contemporaines, en présence de Simon Berger et du président du Prix Sorj Chalandon.
Annonce du lauréat en vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=YY-zwdzJvtc
Rétrospective
Le lancement de l'édition 2022 du prix Littéraire du 2e roman s'est déroulé le samedi 25 septembre dans les locaux de Lecture en Tête, en présence des lecteurs-jurés du prix, venus principalement de la Mayenne, mais aussi de la Sarthe, d'Indre et Loire et d'Algérie.
La matinée était consacrée à la présentation et au déroulement du prix, et à la remise des 12 deuxièmes romans en lice parus en 2021.
Après une conférence de presse et une pause déjeuner, les lecteurs ont participé à un temps de formation à la critique littéraire animée par Olivier Nahum, journaliste et animateur littérature.
12 deuxièmes romans en lice pour cette 11éme édition
Jacob
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Jacob, c’est un garçon voyageur, un jeune vannier, un Bohémien ; un Yéniche. Mais la famille de Jacob ne voyage plus ; ses parents préfèrent rester en Auvergne, dans la roulotte, avec les enfants et les paniers qu’ils vendent. Un jour, Jacob se fait photographier.
Jacob est beau et la photo garde la mémoire de cette grâce qui lui fut accordée. De cette grâce injuste qui devrait lui offrir une vie préservée de la violence de sa tribu. D’ailleurs un homme cultivé entreprend de l’en arracher, et de le polir, comme un diamant trop brut.
Jacob, c’est un jeune garçon qui fut beau et qu’un bourgeois voulut tirer de sa gangue.
Jacob, c’est toi.
L'architecture
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Arrive à Clermont-Ferrand un architecte qui, de son propre aveu, considère l'architecture comme un art mineur par rapport à la littérature. C'est pourtant bien le projet d'un bâtiment qui l'a guidé jusqu'ici. Un palais de justice. Mais les chantiers de cette envergure ne commencent jamais sans tergiversations. Et par ailleurs Clermont-Ferrand est précisément le lieu où il a passé son enfance et sa jeunesse.
Alors, entre rendez-vous à la préfecture et errances sans but dans la ville, propices à toutes les réminiscences dont il rend compte dans son journal, c'est bien la littérature, l'immense puissance presque physique du langage, qui prend le dessus, proposant à travers les souvenirs, réflexions et émotions d'un homme, une plongée vertigineuse dans un certain inconscient provincial français, dont l'encaissement montagneux et l'inesthétisme fascinant de la ville serait une sorte de métaphore.
Kérozène
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Une station-service, une nuit d'été, dans les Ardennes.
Sous la lumière crue des néons, ils sont douze à se trouver là, en compagnie d'un cheval et d 'un macchabée. Juliette, la caissière, et son collègue Sébastien, marié à Mauricio. Alika, la nounou philippine, Chelly, prof de pole dance, Joseph, représentant en acariens... Il est 23h12. Dans une minute tout va basculer. Chacun d'eux va devenir le héros d'une histoire, entre elles vont se tisser parfois des liens.
Un livre protéiforme pour rire et pleurer ou pleurer de rire sur nos vies contemporaines.
Comme dans son premier roman, La Vraie Vie, l'autrice campe des destins délirants, avec humour et férocité.
Les situations surréalistes s'inventent avec naturel, comme ce couple ayant pour animal de compagnie une énorme truie rose, ce fils qui dialogue l'air de rien avec la tombe de sa mère, ou encore ce déjeuner qui vire à l 'examen gynécologique parce qu'il faut s'assurer de la fécondité de la future belle-fille. Elle ne nous épargne rien, Adeline Dieudonné : meurtres, scènes de sexe, larmes et rires. Cependant, derrière le rire et l'inventivité débordante, sa lucidité noire fait toujours mouche. Kérozène interroge le sens de l'existence et fustige ce que notre époque a d 'absurde.
Le doigt
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16 janvier 2018, 7h28 : il fait encore nuit devant le lycée, en périphérie d’une ville auvergnate. Emmitouflée dans sa doudoune, la prof se repasse le plan de son cours de philo et traverse la rue en dehors des passages piétons. Un klaxon la surprend, elle ne se retourne pas, fait un doigt d’honneur. La voiture se gare, un homme en sort précipitamment, hurle, la défie : « Recommence ! » Face à lui, nouveau doigt d’honneur. Il la gifle.
Ce n’est pas la première fois qu’elle rencontre la violence.
Battue dans son enfance, devenue adulte elle a été rouée de coups par un de ses élèves et plus tard insultée par un autre. Pourquoi ? Quel lien existe-t-il entre son corps et la brutalité ? A qui était destiné ce doigt ?
Ce roman est une enquête sur deux minutes qui brisent sa vie. Parmi les profs, l’événement perturbe. Qui est coupable de la gifle ? Pourquoi a-t-elle pris le risque de ce second doigt d’honneur ?
En alternant dialogue en salle des profs et récits des faits, l’écriture tendue de ce Hors les murs de l’éducation nationale, interroge la question de l’origine de la violence. Celle qu’on subit, celle qu’on exerce, celle qu’on désire, celle qui arrive inévitablement, quand on est femme, quand on est arabe, quand on est prof.
Entre burlesque et lucidité profonde, Le doigt retrace à un rythme haletant les événements qui permettent de comprendre cette « victime en récidive », au travers de la comédie sociale des supérieurs, des médecins et de la justice qui sans cesse minimisent la violence.
Pour que je m'aime encore
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La petite fille qui prend la parole dans ces pages meuble de ses rêves les grands espaces de la banlieue parisienne. Son enfance et son adolescence sont une épopée tragi-comique : le combat avec son corps, ses parents, son école… et ses rêves d’ascension sociale pour atteindre l’autre côté du périph'. Riche de désirs comme de failles, rendue forte par le piège douloureux de l’intégration et de l'initiation, elle offre une vision singulièrement drôle, aimante et charnelle d’une cité ordinaire.
Ainsi Berlin
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Alors que la guerre vient de s’achever, dans les décombres de Berlin, Käthe et Gerd s’engagent dans la construction du monde nouveau pour lequel ils se sont battus. Ils imaginent un programme où les enfants des élites intellectuelles, retirés à leurs familles, élevés loin de toute sensiblerie, formeraient une génération d’individus supérieurs assurant l’avenir de l’Allemagne de l’Est. Mais, à l’ouest du mur qui s’élève, une femme a d'autres idéaux et des rêves de renouveau. Liz, architecte américaine, entend bien tout faire pour défendre les valeurs du monde occidental. Quand Gerd rencontre Liz, la force de ses convictions commence à vaciller...
Le voyant d'Etampes
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Universitaire alcoolique et fraîchement retraité, Jean Roscoff se lance dans l'écriture d'un livre pour se remettre en selle : Le voyant d'Étampes, essai sur un poète américain méconnu qui se tua au volant dans l'Essonne, au début des années 60. A priori, pas de quoi déchaîner la critique. Mais si son sujet était piégé ? Abel Quentin raconte la chute d'un anti-héros romantique et cynique, à l'ère des réseaux sociaux et des dérives identitaires. Et dresse, avec un humour délicieusement acide, le portrait d'une génération.
Tiger
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Tiger raconte la rencontre de trois personnages dans une Chine contemporaine gangrenée par la violence et trafics en tout genre.
Un roman noir à l’écriture percutante pour dire l’amour et l’horreur.
Sages femmes
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Hantée par des rêves de chevaux fous aux prénoms familiers, poursuivie par la question que sa fille pose à tout propos – « Elle est où, la maman ? » –, Marie vit un étrange été, à la croisée des chemins. Quand, sur le socle d’une statue de la Vierge au milieu du causse, elle découvre l’inscription Et à l’heure de notre ultime naissance, elle décide d’en explorer la mystérieuse invitation.
Dès lors, elle tente de démêler l’écheveau de son héritage. En savoir plus sur ses aïeules qui, depuis le mitan du XIXe siècle, ont donné naissance à des petites filles sans être mariées, et ont subsisté souvent grâce à des travaux d’aiguille, devient pour elle une impérieuse nécessité.
Elle interroge ses tantes et sa mère, qui en disent peu ; elle fouille les archives, les tableaux, les textes religieux et adresse, au fil de son enquête, quantité de questions à un réseau de femmes, historiennes, juristes, artistes, que l’on voit se constituer sous nos yeux. Bien au-delà du cercle intime, sa recherche met à jour de puissantes destinées. À partir des vies minuscules de ses ascendantes, et s’attachant aux plus émouvants des détails, Marie imagine et raconte ce qu’ont dû traverser ces « filles-mères », ces « ventres maudits » que la société a malmenés, conspués et mis à l’écart.
À fréquenter tisserandes et couturières, à admirer les trésors humbles de leurs productions, leur courage et leur volonté de vivre, la narratrice découvre qu’il lui suffit de croiser fil de trame et fil de chaîne pour rester ce cheval fou dont elle rêve et être mère à son tour.
Car le motif têtu de ce troublant roman, écrit comme un pudique hommage à une longue et belle généalogie féminine, est bien celui de la liberté, conquise en héritage, de choisir comment tisser la toile de sa propre destinée.
La maison des solitudes
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Une jeune femme veut rejoindre sa grand-mère qui vit ses dernières heures à l’hôpital, mais elle en est empêchée. Pour lutter contre cette inhumanité envahissante, elle remonte le fil de la vie. Les souvenirs peuplent sa solitude : la Maison familiale, la lumière chaude de l’enfance, les livres de contes, le marronnier aux branches basses comme des caresses… Et les étreintes de sa grand-mère, qui rayonne de vie.
Pourtant une ombre recouvre le tableau. Sa mère refuse de franchir le seuil de la Maison, le mutisme ne quitte pas un instant cette femme lunaire. « Le soleil a rendez-vous avec la lune, mais la lune n’est pas là… »
Cette rengaine familière, il n’est plus temps de la fredonner lorsque, les années ayant passé, la mort frôle. Les heures, les minutes de vie sont comptées, la jeune femme ressent l’urgence de comprendre. Que s’est-il passé dans la Maison ?
Ritournelle
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Inspiré d’un simple fait divers, Ritournelle est un livre sur la banalité de la violence, l’histoire d’un procès qui se transforme en théâtre des hommes perdus. Dimitri Rouchon-Borie livre ici une vision de l’espèce humaine clinique, sans lyrisme, où le tragique vire à l’absurde.
Iberio
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Mercedes n’avait pas seize ans lorsqu’elle a fui l’Espagne pour s’installer en France avec Iberio, son fils encore nourrisson. Dix-huit ans plus tard, gardienne d’un immeuble cossu à Paris, Mercedes considère avec autant d’amour que d’exigence et même d’effroi son enfant qui devient un homme. Elle n’en a pas encore conscience, mais désormais s’ouvre devant elle une autre vie. Et Mercedes, la beauté mystérieuse, la distante et hiératique concierge, accepte de poser pour Ezra Goldweiser, le peintre célèbre du dernier étage...
Dans cet immeuble où la vie tourne autour de Mercedes, alors qu’elle-même ne regarde que son fils, il y a de la passion, du désir, du cynisme, de la jalousie, de l’amour, du désespoir. L’humain dans ses nuances et ses excès.
Composition du jury
Florence Ankri (commerçante, Mayenne-53) ; Leïla Beaumont (professeure d‘allemand, Saint Paterne-72) ; Sylvain Beillon (technicien supérieur en informatique, Ernée-53) ; Yahia Belaskri (écrivain, Paris-75) ; Ellen Berthelot (bibliothécaire, Evron-53) ; Christiane Brémont (retraitée, Laval-53) ; Fanny Bresteaux (cadre, Mayenne-53) ; Sorj Chalandon (écrivain, Paris-75) ; Caroline Delaval (en recherche d’emploi, La Roche-Neuville-53) ; Annick Ferrant (aide médico-psychologique, Montsûrs-53) ; Alain Fournier (technicien en bureau d‘étude, Laval-53) ; Annabelle Hascoët (professeure de mathématiques, Saint-Berthevin-53) ; Philippe Hatry (retraité, Neuville sur Sarthe-72) ; Sandrine Humbert (retraitée, Saint Mars sur la Futaie-53) ; Véronique Le Gars (retraitée, Tours-37) ; Nadia Lemercier (cadre de direction, Marigné Peuton-53) ; Astrid Manfredi (écrivaine, Paris-75) ; Denis Michelis (écrivain, Paris-75) ; Fayçal Ouaret (directeur d‘entreprise, Sétif-Algérie) ; Wilfried N’Sondé (écrivain, Lyon-69) ; Marie-Thérèse Piau (professeure de lettres, Mayenne-53) ; Jean Renard (retraité, Laval-53)