- (Julliard, 2011)Madame Tabard n'est pas une femme© Pascal Ito / Flammarion(Julliard, 2011)Madame Tabard n'est pas une femmenonImage
Tandis que résonnent dans la salle du Royal Palace les premières répliques du film Baisers volés, Hannah, la jeune projectionniste, se souvient. Enfant, lorsqu'elle vivait seule avec sa mère, un homme s'était présenté chez elles, un soir, sous le nom farfelu de « Fabienne Tabard », un des personnages féminins du film de Truffaut. En vérité, ce n'était autre qu'Antoine, l'homme dont sa mère venait de tomber amoureuse et qu'Hannah rencontrait pour la première fois. Drôle, léger, séduisant, mais papillonnant d'un cœur à l'autre, Antoine se révéla hélas incapable d'aimer, et finit par disparaître de leurs existences. Certaines rencontres ont pourtant un effet à retardement, et certaines coïncidences nous inciteraient presque à croire au destin. À moins que ce ne soit la « magie du cinéma » ? Dans la pénombre du Royal Palace, un dénouement inattendu se prépare… Peut-être un happy end ?
Hommage à la passion du cinéma qui pénètre nos inconscients au point d'influencer nos vies, ce roman à trois voix est construit comme un flash-back qui remonte les époques jusqu'à nos jours. Récit triangulaire entre une fille, sa mère et son amant, l'intrigue nous livre trois facettes d'une histoire commune. Comment une jeune fille se construit-elle avec comme modèle celui d'une mère qui ne parvient pas à retenir l'homme qu'elle adore ? Qu'attend encore de l'amour une femme célibataire de quarante ans ? Que peut bien se raconter à lui-même un homme sans attaches - et fier de l'être - pour justifier son incapacité à s'engager ? Grâce au charme de son écriture toute en finesse, Elsa Flageul épouse avec la même véracité les réflexions de chacun de ses trois personnages et dévoile, par touches subtiles, l'intimité de leurs pensées. Un conte de fées moderne, mais sans mièvrerie.Elsa Flageul A publié J'étais la fille de François Mitterrand (Julliard, 2009), Madame Tabard n'est pas une femme (Julliard, 2011), Les araignées du soir (Julliard, 2013), Les mijaurées (Julliard, 2016), A nous regarder, ils s'habitueront (Julliard, 2019) et Hôtel du bord des larmes (Mialet-Barrault, 2021).
* 2010 : invitée au Festival du Premier Roman pour son premier roman J'étais la fille de François Mitterrand
* 2012 : sélection Prix Littéraire du 2e roman pour Madame Tabard n'est pas une femmenonImageJ'étais la fille de François Mitterrand(Julliard, 2009)J'étais la fille de François Mitterrand
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Louise a dix ans lorsqu'elle assiste avec sa mère à la cérémonie de transfert des cendres de Jean Monnet au Panthéon. C est là qu'elle aperçoit pour la première fois en chair et en os le président de la République, dont la silhouette sombre, coiffée d un feutre noir devenu légendaire, la bouleverse instantanément. Un sentiment irrévocable de familiarité s impose à elle. Elle le sait, elle le sent : François Mitterrand ne peut être que son propre père. Louise s'empresse alors de révéler son secret à sa meilleure amie. Mais en réalité, Louise, dite Loulou, ne voit son véritable père que par intermittence depuis que ce dernier a quitté le foyer familial pour une autre femme. Maladroit, distant, empêtré dans sa culpabilité, il peine à exprimer à sa fille l amour qu'il lui porte. Bien malgré elle, la petite Loulou va le pousser à briser la glace.
Un premier roman parfaitement maîtrisé et très attachant d une jeune auteur pleine de promesses. Grâce à la fraîcheur d une langue qui semble avoir fait peau neuve rien que pour elle, Elsa Flageul parvient avec grand talent à s immiscer dans les pensées d une enfant à l imagination débordante. Son écriture est d un naturel aussi désarmant que séduisant. Sa maturité nous surprend tout autant. Et son optimisme nous réjouit, puisque dans ce très émouvant récit la tendresse l'emporte sur l'amertume.